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LIBERATION (1984)

 

Les zones d'ombre de Clair Obscur

Pas vraiment un groupe de « rock », pas tout à fait une troupe de théâtre, pas même un compromis entre les deux. A cause de l'atmosphère dégagée, tristo-malsaine de leurs shows, et de leur nom, on cite Cure ou Virgin Prunes en référence. Pourtant, le seul (vague) point commun de ce groupe-ci avec ces groupes-là, est l'origine : Creil (Oise) et ses usines ne sont pas plus gais que Crawley ou Dublin.

 

Ce soir, vous présentez The Pilgrim's Progress : concert ou représentation ?

Nous n'avons plus nos trois acteurs muets. Avec eux, 1e public ne savait pas où porter son attention, sur eux, ou sur les musiciens. Maintenant, nous assurons le visuel nous-mêmes. Plus rien à voir avec notre Théâtre de la réalité, que nous avons suffisamment exploité. Ce n'est pas une coupure mais une évolution. On va être plus symbolique et partir sur des archétypes. Notre base est un bouquin de Bunyan, The Pilgrim's Progress, écrit en 1678 en Angleterre. C'est une allégorie, sur le thème de tous les obstacles que l'homme doit éviter pour aller au ciel.

Pour la forme, on utilise deux techniques « exotiques » : le butô, danse japonaise avec des corps peints en blanc, très prostrés. C'est très lent. Et, en contraste : le kabuki, théâtre japonais très exubérant, plein de chamarures. Ce ne sera pas un concert, mais un spectacle.

Votre attitude vous démarque nettement des autres groupes ?

On ne cherche pas à rester dans le créneau rock. On aimerait s'adresser à un public varié, qui s'intéresse au cinéma, au théâtre... Pas à des gens qui n'écoutent que du rock. Nous-mêmes, ne sommes pas sensibles qu'au rock.

Au plan musical, l'évolution parait importante. Vous semblez moins industriels, plus musicaux et plus accessibles...

Notre première production, la cassette noire, très climatique, était un parti pris. Elle ne reflétait pas tout Clair Obscur. Notre premier 45t était une recherche mélodique. Notre maxi, est une synthèse des deux, mélodie et recherche d'atmosphère.

Et dans The Pilgrim's Progress ?

Nous aurons la chance de pouvoir utiliser des instruments plus acoustiques : piano, flûte, bandonéon...

Ça sera plus Clair qu'Obscur ?

En mélangeant des sons clairs, on peut parvenir à des choses obscures. De même qu'il y aura un contraste dans le visuel, il y aura un contraste entre les sons purs (acoustiques et bruits naturels) et les sons saturés (instruments électriques).

Propos recueillis par BARBARIAN